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branché, mais électrisant!

 

 

Lyne Gariépy – Le 10 novembre dernier avait lieu, à la gare de Prévost, le lancement "Laurentides" de l’album Débranché de Mathieu Mathieu. Retour sur une superbe soirée.

Comme je vous l’avais annoncé en octobre, Mathieu Mathieu, auteur-compositeur-interprète natif des Laurentides et ancien Prévostois, était de passage dans notre belle gare pour nous faire découvrir les pièces de son album Débranché. Le concept de l’album est, comme son titre l’indique, acoustique.

C’est accompagné de Benoit Converset à la contrebasse et de lui-même à la guitare acoustique, que Mathieu nous a présenté ses nouveaux morceaux. Les deux excellents musiciens nous ont offert une prestation intime, simple, mais très belle à la fois, où transparaissait le plaisir de jouer à deux.

Nous avons découvert de magnifiques pièces, dans lesquelles les sentiments qui transpirent des textes sont en accord avec la musique. On ressent une maîtrise des mots, des textes, qui transmettent le sentiment voulu. Mathieu semble aussi avoir trouvé sa voix, celle-ci étant plus proche de sa voix dans la vie. Quant à la musique, certaines pièces sont lascives, d’autres plus rythmées, mais elles sont toutes porteuses et interprétées avec brio. Bref, des œuvres abouties.

Entre autres, Tes vieux jours mon héros, pièce que Mathieu a écrite pour son père, Gilles Mathieu, qui parle de voir vieillir une personne qu’on aime. Elle est très touchante, arrachant même une larme à certaines personnes dans la salle (dont votre dévouée journaliste). La présence du papa en question augmentant la charge émotive et la justesse du sentiment nous pénétrant tout en douceur, mais de manière profonde, nous a tous émus.

Le morceau As-tu sauté le pont, écrit pour son ami atteint d’une maladie mentale et qui est disparu, laissant derrière lui un mur couvert d’écriture, est une pièce tout aussi touchante, mais en plus très imagée, nous faisant ressentir l’inquiétude de l’auteur pour cet ami.

De scintillantes âmes est une chanson très poétique, tout comme plusieurs autres. La traduction et l’interprétation par Mathieu de Fée des neiges de Leonard Cohen est superbe.

Bref, des morceaux qui nous bercent, nous réjouissent, nous attristent, nous touchent. Encore une fois, des œuvres abouties. Mathieu s’est prêté au jeu de l’entrevue, la voici :

Ce qui te fait rire ? – Ce qui m’émerveille. Je ris quand je suis joyeux, ou devant la beauté poussée à son paroxysme. Ou devant l’absurdité. Le rire, c’est aussi mon premier visage, celui que je montre aux gens que je croise.

Ce qui te fait pleurer ? –  Comme pour le rire, c’est la beauté. C’est rarement par tristesse. C’est plus le trop-plein d’humanité d’un personnage ou la noblesse qui peut surprendre et me faire pleurer. Sur mon dernier album, il y a une chanson sur mon ami disparu, et lors d’un spectacle dans une église, quelqu’un m’a demandé de la jouer. Le silence et la beauté du moment m’ont fait pleurer.

Ta chanson préférée ? – J’écoute énormément de musique, dont beaucoup de chansons françaises, mais ma pièce fétiche est Imagine de John Lennon. Elle m’a ouvert à la musique. J’étais en secondaire 2 et j’étais plutôt « nerd ». Je l’ai jouée sur scène et ce fut comme dans un film. Ma vie a basculé et je suis devenu la vedette de l’école. Cette chanson m’a donc suivi longtemps.

Un morceau que tu ferais disparaître ? –  Les chansons militaires. Je n’aime pas les fantaisies militaires ni les fanfares militaires.

Une chanson que tu aurais aimé écrire ? –  Pour la mélodie, Here, There and Everywhere de Paul McCartney. Pour le texte, Brassens, Mourir pour des idées et Uranium de Vigneault, dans laquelle il s’adresse à une personne qui vend du nucléaire.

Une chanson qui te rend heureux ? – Ce qui me rend heureux, c’est la concordance entre l’émotion d’une pièce et le sentiment que je ressens à ce moment. Quand je suis triste, c’est du Leonard Cohen. Quand je suis heureux, les Beach Boys. Lorsque je suis en colère, du Léo Ferré, et si j’ai envie d’absurde, c’est du (Philippe) Katherine.

Sur ton album, la pièce qui te ressemble le plus ? –  Pour toi petit gars, une chanson pour mon fils.

La chanson que tu aimes le plus sur ton album ? – J’ai si peu de temps Ce que j’aime de cette chanson-là, dans laquelle on est dans la peau d’une personne qui n’a plus beaucoup de temps devant elle, c’est que les valeurs superficielles favorisées dans notre société (argent, succès…) prennent le bord. J’aime le message que la chanson véhicule.

Ce qui t’inspire ? –  Je crée pour évacuer le trop-plein, sortir la créativité. Je suis inspiré par ce que je ressens. N’importe quoi peut m’inspirer, des fois c’est la révolte, des fois la joie. Ce n’est jamais la même source extérieure, mais la source intérieure reste la même..

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